ninety drawings

Cette série de dessins ( toujours en cours), débutée à la mi-temps des années nonentes, joue d’une imagerie alimentée par les cultures populaires, comics, mangas qui n’hésitent pas à flirter avec la séduction, sans toutefois faire de concessions au message. Dans un environnement où les guerres du Golfe et de Yougoslavie préfaçaient les chaos actuels, je tente de saisir les subtilités complexes de la mondialisation. La naissance des réseaux à l’échelle domestique déplace l’individu dans le contexte global. C’est à cet endroit que j’use du paradoxe pour, à la fois, reconnecter l’individu à lui-même mais aussi le maintenir relié à la tectonique géopolitique. Mon dessin est pop et subjectif mais n’omet pas un regard sur le monde.
Comme une ode à la précarité et une apologie du «mouvement» slacker, l’ensemble des dessins est au format A4, réalisé sur papier standard machine. C’est peut-être aussi ce positionnement politique très «Génération X» qui a participé à l’invisibilité partielle de ce travail au début de sa réalisation.
Influencé par Douglas Coupland, je porte un regard sur une société en pleine métamorphose où le numérique s’immisce peu à peu dans toutes les strates du quotidien. Le choix d’une pratique archaïque confine au paradoxe ce point de vue sur les innovations technologiques qui modifient nos relations à l’autre.